Dialogue d’un chien…
c’est une écriture singulière, forte
et légère à la fois, pour une situation pas si drôle mais pleine d’humour et de
tendresse.
En scène,
deux personnages, peu ordinaires :
lui, Roger, portier dans un hôtel de luxe,
mais en squat précaire près de l’autoroute, « avec vue imprenable sur le trafic
du monde »... ou bien sur la mer, pour la sérénité !
et un chien, sorti des « brumes du CO2 », un
chien si peu chien qu’il dit le désordre des hommes et de celui-ci en
particulier.
Deux égarés du système prompts à gloser
joyeusement sur l’état de ce monde et à nous renvoyer nos médiocrités. Sans
pour autant être eux mêmes innocents : beaux parleurs, experts en roublardises
et autres tromperies !
Fable ? Illusion ? Rêve ?
Obsessions de cet homme si peu tranquille
avec lui-même ?
Qui est l’homme, qui est la bête ? « Si tu
n’avais pas tes habits de portier, on verrait tout de suite que tu es un chien
! »
Voyage entre réalité et illusion, entre
vérité et mensonge.
Peut-être,
finalement, un mauvais rêve, avec l’humour et l’imagination comme armes de
l’évasion.
Dans
ce face à face rude et tendre, Philippe Carrissimo et Philippe Gayet, prennent
un plaisir gourmand à jouer de la saveur des mots et de l’ambiguïté des
personnages.
tu voudrais te lever, ouvrir les bras, voler autour du grand lustre pour que tout le monde sache que tu es un dieu...